Le Maroc Africain

“Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est Mon Continent, et Ma maison. Je rentre enfin chez Moi, et vous retrouve avec Bonheur. Vous M’avez tous manqués(…) ». C’est en ces mots émouvants qu’avait exprimé Sa Majesté le Roi sa ferme décision de réintégrer enfin l’Union Africaine, le mardi 31 janvier 2016 lors du 28ème sommet de l’Union Africaine tenu dans la capitale éthiopienne.

En effet, le Royaume avait quitté l’OUA en 1984 (dont feu Sa Majesté Mohamed V était le père fondateur en 1963) pour protester contre l’adhésion illégale de l’association de mercenaires dite RASD à cette organisation. Aujourd’hui, après les efforts inlassables de la diplomatie royale, le Maroc reprend la place naturelle qui est la sienne de leader et de bâtisseur parmi ses frères africains. « Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée » comme l’avait souligné par ailleurs le Souverain. Mieux, le Royaume a scellé depuis l’an 2000 pas moins de 949 accords avec les pays africains visités par S.M le Roi lors de ses 46 visites, dans les secteurs public et/ou privés les plus variés.

What next ? Maintenant que le Maroc est officiellement membre de l’Union africaine, il est mieux armé pour défendre ses intérêts stratégiques et notamment la question de son intégrité territoriale, en obtenant le maximum de soutiens au Plan d’autonomie présenté en 2007 à l’Organisation des Nations unies. Ce plan accorde une large autonomie aux provinces marocaines du Sud sous souveraineté marocaine. Le second objectif est la suspension ou l’exclusion de la Rasd de l’Union africaine. Afin d’y parvenir le Maroc devra obtenir le soutien des 2/3 des membres de l’Union africaine afin d’apporter une modification aux statuts.

Grâce à cette Persée royale historique, Le Maroc, qui se réapproprie son espace stratégique, grâce à son retour à l’Union africaine donnera une impulsion concrètes à ses intérêts économiques, en favorisant les rapports excellents déjà existants et en les élargissant à d’autres pays africains anglophones.

En outre, l’intérêt que représente l’adhésion du Maroc à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui avec un PIB de près de 680 milliards de dollars est la 20ème puissance économique du monde ne laisse pas de doute. Le Royaume en intégrant la CEDEAO s’ouvre non seulement à un marché de plus de 750 millions d’habitants mais pourra également faire bénéficier les pays membres de ses différentes expertises, dans le domaine de l’investissement, des énergies renouvelables, de l’agriculture et le green-business, des mines, des services financiers, des télécommunications, etc.

Autrefois, carrefour de civilisations, aujourd’hui, par la volonté éclairée d’un Roi visionnaire, le Maroc est plus que jamais, la passerelle du co-développement économique intégré de tout le continent Africain. La locomotive royale, gagnerait à être accompagnée par l’expertise juridique nationale en matière d’investissement multi-sectoriel, de partenariats publics-privés et de connaissance approfondie du droit des conventions et des transactions transfrontalières, évitant à la fois les écueils des profanes et réalisant la structuration de marchés régionaux dans les divers secteurs économiques en visant la création d’un marché commun pour favoriser à terme l’harmonisation des législations africaines.

Toutes les forces vives citoyennes, toute l’élite pensante, ainsi que toute l’expertise dont dispose le Maroc doivent être mises à contribution pour la réussite de la vision royale. Les juristes nationaux qui offrent déjà leurs service en faveur de l’expansion à l’étranger des entreprises qu’ils servent, notamment en coordonnant le travail des conseillers juridiques locaux et en négociant directement l’ensemble de la documentation requise pour une transaction donnée, doivent désormais se focaliser sur ce chantier décisif et méritoire et citoyen.

Car grâce à la sollicitude royale, l’Afrique, le continent le plus riche, le continent le plus vivant restera immortel, comme le souligne Léopold Sédar Senghor dans son épitaphe poétique pleurant les victimes de Thiaroye: « Non vous n’êtes pas morts gratuits, vous êtes les témoins de l’Afrique immortelle. Vous êtes les témoins du monde nouveau qui sera demain ».

Me Abdelatif Laamrani
A Casablanca, le 1er avril 2017

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