Je rentre chez moi harassé. Je fais couler de l’eau tiède dans ma baignoire. Je veux me prélasser, me détendre et m’enfuir un peu. Car je sens que l’épuisement généralisé me guette, et une sorte d’asthénie pernicieuse voudrait avoir raison de moi. Je pousse le luxe jusqu’à griller un Wide Churchills (Romeo Y Julieta), je tire ma première bouffée et cela me submerge d’un drôle d’effet d’étourdissement.

Je réfléchis. J’ai noté ces derniers temps un acharnement herculéen du « destin » contre moi: une accumulation de contrariétés et un amas de difficultés inexpliquées. Je me dis que la raison réside simplement dans un manque d’organisation, alors que j’ai ouvert plusieurs fronts au même temps et que j’ai mis la barre très haut. Ma solitude exacerbe ma sensation d’être désarmé et minuscule dans une bataille déséquilibrée Il m’est donc facile de voir clairement combien notre bonheur dépend de ce que nous sommes, de ce que nous traînons comme mal-être ou bien-être, de notre individualité, tandis qu’on ne tient compte souvent que de ce que nous avons ou de ce que nous représentons. Mais le sort peut toujours nous rendre meilleurs. De plus, celui qui possède la richesse intérieure n’a plus besoin de grand-chose. Un homme d’esprit dans la solitude la plus absolue trouve dans ses pensées et dans sa propre fantaisie de quoi se divertir agréablement, tandis que l’homme borné malgré toutes les jouissances qu’il puisse avoir restera toujours torturé par l’ennui. Un crétin haineux ou un imbécile heureux seront toujours des crétins haineux et des imbéciles heureux jusqu’à la fin de leurs jours, fussent-ils au paradis entourés de houris…

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