Une jeune consoeur de Rabat m’invite à déjeuner à Casablanca, me laissant le choix du restaurant, je l’ai conduite vers un Italien dont la patronne n’acceptera pas qu’un autre que moi paie. Je lui conseille une Lasagne de saumon sans cuisson au parmesan, ma préférée. Après une Panna Cotta au café, je lui explique que J’ai un grave défaut. J’aime défendre. Je n’aime pas accuser. Je trouve toujours des excuses à ceux que la société voue aux gémonies. Et du coup j’accepte de défendre les recalés, les exclus et les parias de la société. Paradoxe : je suis avocat d’affaires par expérience et avocat emphatique par nécessité sociale. J’estime que les seuls vrais plaisirs qu’un avocat recherche c’est l’affection par-delà les barrières sociales.

Pour la première fois je contemple sa jolie frimousse de Fassie, elle m’interroge sur mes doutes, malgré mon parcours et mes réalisations. Je lui explique que mes doutes proviennent des vicissitudes inconfortables de ma vie antérieure, et de mes insatisfactions matérielles concomitantes a mes longues années d’étude. J’ai été profondément affecté par cette période de ma vie. Mon humilité malgré mes victoires successives vient de là. Je sais que l’on peut évoluer significativement, mais que l’on ne peut transmuter en quittant sa peau. On peut côtoyer les princes, conseiller les rois et avoir les bonnes manières, mais on garde toujours au fond de soi une sorte de vulnérabilité héritée de ses jeunes années et de la passion inassouvie.

Après un passage au Cabinet, où je signe quelques lettres, des requêtes et donne des consignes à un huissier, un vieil ami, assureur de son état m’invite à le rejoindre dans une taverne, dans laquelle je n’avais pas mis les pieds depuis une quinzaine d’années. Je le retrouve avec plaisir. Redoutant à peine mon féminisme, mais comptant sur ma solidarité masculine, il partage avec moi sa dernière théorie sur les femmes, selon lui, il serait plus raisonnable d’arrêter de chercher des femmes en vue d’en faire une compagne, car une fois financièrement aisé, se sont elles qui seraient attirées par vos conditions et votre exubérance. L’appât de la réussite et le confort seraient tellement irrésistibles pour la femme en général, qu’aucun effort n’a besoin d’être déployé pour l’attirer. Toujours selon lui, génétiquement, l’homme est programmé pour courir plusieurs femmes, la femme, elle se contente d’un seul, elle voit plus loin elle a l’intelligence émotionnelle de la maternité, elle veut fonder un foyer et avoir des enfants…sans répondre, je pense à la justice française qui a reconnu aujourd’hui le sexe neutre, en argumentant : « le sexe attribué à la naissance était une pure fiction » ! Je me demandais alors si toute cette guerre sempiternelle entre les deux sexes n’était pas que simple fiction.

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